Timbuktu
Pas d'Oscar pour Timbuktu !
Eh bien tant pis !
Ce film franco-mauritanien
se contentera des 7 Césars obtenus
parmi lesquels ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur
pour Abderrahmane Sissako
Cela n'enlève rien à sa valeur !
Je t'en parlais dans mon précédent article,
un film de toute beauté par ses images,
sa lenteur et sa plénitude, ses paysages et ses acteurs.
Mais un film terrifiant par la situation qu'il décrit :
l'oppression, le joug, la cruauté, l'inhumanité, la barbarie !
Au Mali, quelques djihadistes armés venus de pays étrangers
comme la Lybie, circulant en jeep, à moto...
décident au nom de leur prophète
(et par volonté de puissance)
de régenter la vie des gens de Tombouctou :
rassemblements interdits
musique interdite
cigarette interdite
football interdit
(émouvante partie de foot sans ballon)
destruction des oeuvres d'art...
(scène poignante)
Et pour les femmes, en supplément,
obligation du port du voile et des gants !
"mariage" forcé ...
Certaines essaient de refuser, de riposter... Peine perdue
Dans le désert pleuvent les châtiments: peine de mort et lapidation...
Résignation des habitants terrorisés
puisque cela se fait au nom de la religion.
Pas de rebellion possible.
Images de la liberté pourchassée,
de la gazelle poursuivie en jeep au début du film
et qu'ils veulent "fatiguer" avant de l'abattre.
Liberté pourchassée toujours à la fin du film :
la gazelle s'y retrouve associée à deux enfants
qui courent eux aussi à perdre haleine...
Et tu ressors du cinéma abattu(e) car tu sais qu' au-delà de la poésie
et des métaphores, cela correspond à la triste réalité.
Abattu(e) et désemparé()e :
que faire pour empêcher ces atrocités, ce totalitarisme abject ?
En colère aussi.
Et si la colère n'est pas sensible dans le film,
je ne peux réfréner la mienne !
en tant que femme occidentale je la trouve légitime,
indispensable, et salvatrice.
Mais quelle est la force de l'Art face à la Terreur ?
EN MARGE :
Selon Le Parisien du 16 janvier, le maire de Villiers-sur-Marne, (Val-de-Marne), Jacques-Alain Bénisti, avait déprogrammé du cinéma municipal ce film sorti dans les salles le 10 décembre.
L'édile avait déclaré au Parisien avoir peur que Timbuktu "ne fasse l'apologie du terrorisme". "Ce n'était juste plus possible de le diffuser maintenant. Nous le repasserons plus tard, j'attends de voir comment évolue la situation."
Encore un qui a tout faux
1. il est interdit d'interdire...
ou plutôt
il est stupide d'interdire car l'interdiction n'empêche rien.
2. son jugement sur le film (apologie du terrorisme) est un contresens.
Cet élu n'a rien compris au film. L'a-t-il seulement vu ?
Il semblerait qu'après polémique le film ait été reprogrammé depuis.
3. Timbuktu, CHARLIE, même combat
A bientôt, lecteur(trice)...