On ira tous au paradis, même Guy
Je ne comptais pas faire d'article aujourd'hui, lecteur-trice...
Il faut bien songer un peu à ta tranquillité !
Mais voilà ...
Alors que tout benoîtement j'écoutais d'une oreille
le doudou-déconfinement, à la télé,
tout en vaquant à des tâches privées sur le net...
Voilà donc que je vois passer
une nouvelle très très très mauvaise pour mon moral !
Rappelle-toi...
le 25 mai, il y a 3 jours,
dans mon article ChabaDabadie,
je t'ai mis le sketch La Drague
et je te faisais remarquer
qu'il restait deux artistes sur 5
de la bande des éléphants d'Yves Robert,
ajoutant, en citant leur nom,
qu'ils devaient se sentir bien seuls...
Et si, ce soir, il n'en reste qu'un...
je ne repréciserai pas son identité
pour éviter qu'il n'ait à suivre le mouvement !
Bye Bye Guy
Il sera, selon son souhait, enterré dans le cimetière de Lumio en Corse, cette île qu’il aimait tant. Il la surnommait « mon Algérie de rechange » à cause « des odeurs de maquis » qui lui rappelaient son enfance.
Guy Bedos est mort jeudi 28 mai
à l’âge de 85 ans, a annoncé son fils, Nicolas.
Et pour qu'on l'écoute ...ou presque...
j'ai choisi les citations qui suivent
dans un article du Monde
qui évoque mieux que je ne le ferai,
sa vie, son oeuvre, ses convictions et son humour corrosif.
je te recommande de le lire dans son intégralité
tu n'auras qu'à cliquer
« Comment ça, je manque de nuance ? Absolument, je manque de nuance. Il y a une phrase de ce vieux réac de Sacha Guitry que je m’approprie bien volontiers : “Depuis que j’ai compris quels étaient les gens que j’exaspérais, j’avoue que j’ai tout fait pour les exaspérer”. »
Gambadant sur scène, il réglait ses comptes avec « les fachos », confiait sa peur de la montée du Front national, rendait hommage à Nelson Mandela, saluait le « courage » de son « amie » Christiane Taubira. Il se demandait ce que Manuel Valls faisait à gauche, et avouait, taquin, à propos de François Hollande : « Je n’arrive pas à me concentrer sur lui. » Mais, ajoutait-il : « Je n’en suis pas à regretter mon vote car, comme le disait Françoise Giroud : “En politique, il faut choisir entre deux inconvénients”. » C’était l’une de ses phrases fétiches.
Il avait son franc-parler,
ses ami-e-s et ses ennemi-e-s
et ne mâchait pas ses mots,
ni à l'oral, ni à l'écrit.
Excessif souvent, coups de gueule garantis,
et on aimait ça ...
« la vie est une comédie italienne : tu ris, tu pleures, tu vis, tu meurs (…) En piste les artistes, c’est notre rôle d’être drôles ».
Avec lui, la revue de presse parlée devient un exercice de style. Drogué aux infos, il dévore la lecture des journaux. « Je les lis comme un citoyen ordinaire, et ensuite je cherche comment tourner tout cela en dérision. » Ses tropismes sont constants : le pape et plus largement toutes les religions, les présidents, les ministres importants, les faits de société. Homme de pulsions, dès que quelque chose le révolte, il vitupère sur scène, se soulage par le rire de la bêtise humaine. Sa devise : « Faire du drôle avec du triste. »
Et, en passant, Hommage à Maman ...
qui s'appelait Paule, qu'on appelait donc Paulette
et qui avait de l'humour...
Elle a beaucoup ri à chaque fois qu'elle a vu ce sketch
« Je vais avoir un mal fou à vous quitter ; il n’y a que sur scène que je suis bien. »
Et un sketch de circonstance avec Sophie Daumier
« J’ai fait du théâtre sur ordonnance médicale », aimait-il raconter. « Ma chance fut qu’un médecin attentif ait compris que j’étais en perdition. Profondément dépressif. Il a recommandé à ma mère de me laisser suivre une vocation artistique, sinon cela finirait mal », expliquait-il au Monde, en 2009.
Nous avons eu beaucoup de chance !!
A bientôt, lecteur-trice...