Feu Vallotton
Le Feu sous la Glace
c'est le titre de l'expo du Grand Palais
Expo réussie : thématique, claire, bien pensée...
Rien à redire
Quant au titre je trouve qu'il est bien choisi
la GLACE oui... peinture glacée, glaciale
il y a du Hoper là-dedans ( formes, contours, mouvement...)
mais Hoper installé sur la banquise...
Et comme l'eau est noire, sinistre...
Rendez-nous Ingres et sa sensualité, s'il vous plaît !
Le FEU ?
Le "feu" c'est aussi le mort !!
et je vais le descendre en flammes
car dans son oeuvre, pas de feu pétillant, ni même de braise rougeoyante.
Rien de vivace, rien de vivant.
Même son tableau sur la guerre,
pourtant haut en couleurs,
ramène à une nature morte :
poivrons rouges et couteau...
de la couleur, me diras-tu !!
par bonheur il y avait une explication à côté du tableau ...
(je te le disais, expo bien faite)
Des tableaux impressionnants de noirceur
quand la couleur n'est pas froide, il s'interdit la lumière :
Oeuvre teintée du noir de son pessimisme
des autoportraits significatifs
Très justes les propos de ses contemporains
Apollinaire le qualifiant de "funèbre monsieur Vallotton"
et Jules Renard évoquant sa peinture "d'une insignifiante tristesse de tapissier"
Ce peintre-photographe-écrivain, suisse naturalisé français,
et mort en 1925,
écrit dans son journal avec beaucoup de lucidité :
"j'aurai toute ma vie été celui qui de derrière une vitre voit vivre et ne vit pas"
Quoi de plus triste, n'est-ce pas, lecteur(trice) ?
J'ai gardé le meilleur (ou le pire ? ) pour la fin...
Son rapport ambigu, trouble, glauque à la femme :
son malaise, son obsession, son ennemie, sa souffrance ??
Ceci explique son pessimisme
Comment peut-on être artiste, peintre, et ne pas aimer La Femme ?
être en lutte contre le féminisme naissant ?
Il écrit tout bonnement, en mode sérieux, dans son journal en 1918 :
"Qu'est-ce que l'homme a donc fait de si grave
qu'il lui faille subir cette terrifiante "associée" qu'est la femme ?"
Les non-dits, les trahisons, et la solitude de la vie bourgeoise,
voilà la peinture de Vallotton,
et tu l'as compris, elle ne me convient pas.
Foin de l'éducation religieuse
qui veut la femme responsable et coupable de tous les maux
qui la maintient dans la dépendance de l'homme
Une exception cependant à mes critiques acerbes...
ses gravures sur bois d'une grande expressivité.
En noir et blanc et cela lui convient !
En résumé,tu l'as compris, Vallotton ce n'est vraiment pas ma tasse de thé...
Pourtant dans mes articles, je suis plus souvent à encenser qu'à critiquer...
Mais là ça ne passe pas et voilà une semaine que la révolte
monte et gronde dans ma petite tête...
Je ne schtroumfe pas les peintres (ni les hommes) qui n'aiment pas les femmes !
Et chez Vallotton, je n'aime ni l'homme ni le peintre.
Je préfère (et de loin) Braque et sa peinture pourtant trop élaborée, trop savante pour moi...
Mais si tu n'as pas vu cette expo et si tu veux te faire une idée par toi-même
tu as jusqu'au 20 janvier ... pour Vallotton
et seulement jusqu'au 06 janvier pour Braque !