en visite chez Roland
Ce mardi 1er juin, figure-toi, lecteur(-trice), que j'étais invitée
chez Roland.
Oh, invitation de longue date; il m'avait laissé choisir le jour,
mais je ne savais pas quels seraient les invités,
à part Suzanne qui me gardait une place.....
ni le temps qu'il ferait ! pas grave !! en juin il doit faire beau !!
quelle foule sur son trottoir...
d'autres invités qui se dirigeaient en fourmillant vers l'entrée de son jardin,
et des hommes qui criaient quelque chose comme
"nid d'tickets"..... "nid d'tickets"..... "nid d'tickets".....
A l'intérieur de sa propriété, toujours la foule :
hommes et femmes de tous âges,
certains en fauteuils roulants,
d'autres en écharpe sur le ventre de leur mère,
d'autres encore qui se grattaient l'oreille avec une petite boîte,
et un tout bronzé facilement reconnaissable : un habitué, Nelson Montfort, celui de la télé.
je me fraye un chemin et je retrouve mon amie Suzanne, habillée de rouge, façon terre de Roussillon.
Beaucoup de gris quand même dans son jardin :
travées, escaliers, sièges et CIEL !
je m'assois à la place qui m'a été attribuée,
prête à osciller du plumet,
et surtout espérant échapper à une pluie qui me rouillerait encore un peu plus !
Les autres invités arrivent peu à peu et s'installent
comme des pigeons qui nicheraient par petits groupes.
Il y a des gardes du corps
Afflelou et Adidas se partagent les issues;
j'aperçois aussi Peugeot, BNP Paribas, Fedex et même Orange
qui entourent le buffet.
14 heures : entrent les serveuses;
deux nénettes en jupette, deux russes qui se renvoient le balle
en poussant des cris d'oiseaux.....
Quand elles en ont assez, elles sont remplacées
par deux gars qui courent dans tous les sens
pour se débarrasser eux aussi de la fameuse balle jaune....
ET PUIS, voilà LA PLUIE.......
drue, franche, épaisse ....
nous, les invités, nous mettons nos capuches, ouvrons nos parapluies....
les serveurs s'arrêtent tout à coup,
leur chef qui les surveillait du haut d'un escabeau,
descend en courant et ils quittent le buffet,
accompagnés par les techniciens de surface, jeunes et vieux...
tout le monde au petit trot!!!
Tout à coup arrivent quelques gros bras qui changent la nappe : ils en mettent une verte.... flic, floc, flic, floc.....
Que voulais-tu que je fisse, lecteur(-trice) ?
Dépitée, j'ai remballé mon subjonctif imparfait,
réajusté mon plumet, ma cotte de maille,
je me suis drapée dans ma dignité,
et j'ai suivi la foule des invités eux aussi dépités; direction la sortie !
Merci Roland, Merci Suzanne....
une remarque : pourquoi ne faites-vous pas installer
un velum
au-dessus de votre jardin?
à la façon des Romains
qui évitaient aux spectateurs de l'amphithéâtre de cuire au soleil
ou de se transir sous la pluie ?
Ou bien, il faudrait que vous déménagiez...
Ah, oui? il en est question?